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Didier Agid
AFFECTUEUSES REVERENCES : 
RETOURS DE SETE

 


 

 


 

Vu à Sète en 1999...

 

octobre 1999

Si, comme tant et tant, vous allez en vacances prochaines vers le soleil et la Méditerranée, allez donc à Sète. La municipalité a eu le bon goût d’ériger, tout près de la tombe du Maître, un Espace Georges Brassens. Bien, très bien. Et puis, surtout si vous faites partie des chanceux qui, comme moi, ont vu le bonhomme sur scène, vous aurez droit à l’émotion : dans une petite salle, la projection d’une vidéo « live ». Ce qui est intéressant, c’est l’attitude du public. Respect et silence. Pour un peu on se croirait à la messe (quand elle était en latin, car depuis « sans le latin, la messe nous emmerde »). Allant ensuite me refaire dans un petit restau du coin, il m’a été donné de faire une expérience étonnante. J’avais dans ma poche une cassette envoyée à moi par l'ami russe, Alexandre Avanessov, qui a enregistré quelques magnifiques traductions de l’autochtone. Le patron, d’abord sceptique, met la cassette. Un tabac. En russe. A Sète ! Comme il est vivant, le bougre !

A propos, en remontant vers les brumes du Nord, vous risquez de passer près de Saint-Gély-du-Fesc. N’y allez pas. Les gens, là-bas, ce sont des fous. Ils prétendent qu’un certain Brassens Georges est mort chez eux le 29 octobre 1981 à 23h14. Quels cons ! Il avait pourtant prévenu : 
« Ce sera rien que comédie
Rien que fausse sortie. »

juin 2002

Il est de plus en plus vivant dans sa ville natale... à croire qu'il en était le roi... il y a des jours où il doit bien se marrer à voir son image dans tous les bistrots. Brassens ça se vend, surtout à Sète. Pas de quoi fouetter ses chats (dommage, on aurait droit au fantôme qui viendrait les persécuter).
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Les acrobates pourront marcher jusqu'à la stèle au bout de la jetée sur la Plage de la Corniche (il faut sauter de rocher en rocher...). Les jeunes baigneurs doivent se demander ce que c'est . Vu de loin on dirait le machin qui tombe au milieu des singes dans le 2001 de Kubrick. A propos de la Plage de la Corniche ne cherchez pas trop l'arrière plan de la vidéo des "15 chansons mythiques". La plage, on la reconnaît un tout petit peu, mais le Cap derrière a été victime (il y a 10 ans) d'une opération immobilière digne de la Costa Brava. Les casiers à lapin pour touristes ont remplacé l'église qu'on voyait dans le fond. Enfin, remplacé, pas tout à fait. En allant voir de plus près, on voit que, soucieuse de ménager la calotte, la promotion a reconstruit un solide édifice techniquement parfait pour garder au sec ceux dont l'habitude est d'assister à l'office dominical quand il pleut. Si je me permets de ne pas douter des qualités techniques de ce bâtiment, c'est qu'il est en béton. La bande au professeur Nimbus est passée par là.

Heureusement, le Cimetière de la Py n'a pas encore été remplacé par un parking, et la bonne Püpchen peut enfin pour la première (et dernière) fois, y faire demeure commune avec son compagnon. Préservé aussi, le quartier natal où Georges Granier garde intacte la maison familiale construite par un certain Louis Brassens, rue... Georges Brassens. Et puis c'est une bien jolie ville, même si la vie y a totalement changé depuis que les gamins couraient dans ses rues en écoutant Tino Rossi aux fenêtres ouvertes.
 

Didier Agid


 


 
 
 

 

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