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 LE CHEMIN DES ECOLIERS

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Mourir pour des idées

(1972)

NOTES GRAMMATICALES

Modes impersonnels du verbe : infinitif, participe et gérondif.

Modes impersonnels signifie qu’utilisé à ces modes, le verbe ne se conjugue pas.

* L’infinitif, « nom du verbe », est  un mode qui donne au verbe les mêmes fonctions que le nom, tout en restant une verbe (il peut avoir des compléments, et même un sujet)

.Mourir (verbe) pour des idées (complément circonstanciel)  
j’ai failli mourir (complément d’objet)  
Ils ont su me convaincre (complément d’objet)
à forcer (verbe) l’allure (complément d’objet)  
c’est …  de constater (attribut)  
le cas de le dire (complément de nom)
raison de vivre (complément de nom)
doivent se dire (complément d’objet)  
voit venir (complément d’objet)  
laissez vivre (complément d’objet)

* La conjugaison française ne donne le mode gérondif  qu’en le formant avec la préposition en suivie du participe présent  (contrairement à l’anglais ou l’espagnol qui le forment avec une simple terminaison« -ing » ou « -ando »).

Le participe présent s’obtient en ajoutant la terminaison –ant  au radical du verbe. Il ne se conjugue pas et il est invariable (sauf quand il est utilisé comme adjectif).

En hurlant, en hésitant, sont des gérondifs qui remplacent une proposition circonstancielle qui pourrait être avec des hurlements et avec hésitation. Dans ce cas, le sujet doit être le même que celui de la proposition principale, ou, tout au moins, le sujet principal de la phrase : 

 Car tous ceux (sujet) qui l’avaient, multitude accablante,  
En hurlant à la mort me sont tombés dessus…  
Allons (le sujet est « nous », implicite dans le verbe à la première personne du pluriel de l’impératif) … en flânant  
En rendant l’âme à Dieu, … qu’on (sujet principal) a fait…  
Le sage (sujet) en hésitant, tourne…

 * Le participe présent s’utilise comme équivalent d’une proposition relative

…et ma muse insolente  
Abjurant (équivalent de qui abjure) ses erreurs…  
…Jugeant (équivalent de après avoir jugé) qu’il n’y a pas péril…  
Il peut aussi être utilisé comme un adjectif, et, dans ce cas, il s’accorde  
…une chose amère, désolante…
… elles sont entre elles ressemblantes…  

* le participe passé peut aussi être utilisé comme adjectif (il s’accorde aussi) :  

…la mort toujours recommencée…  

Mise en valeur

Par reprise d’un nom (ou d’un pronom), par le nom lui-même ou un pronom :

Mourir pour des idées, l’idée est excellente
moi j’ai failli mourir

Brassens utilise souvent la mise en valeur d’une image par inversion de la phrase L’ordre normal, donc attendu par l’auditeur, est : sujet-verbe-complément. L’inverser crée un effet de surprise.

au paradis sur terre, on y serai déjà

On serait déjà au paradis sur terre (inversion + reprise de paradis par le pronom  y)

Emploi de c’est, c’est bien :

c’est le cas de le dire
c’est bien de constater  
c’est bien beau  
c’est la mort, la mort, la mort (3 !)

Ces procédés sont à utiliser avec délicatesse : leur abus marquerait un style maniéré et ridicule.

Didier Agid